Les centres sociaux ou le voisinage pour résoudre la question sociale (1890-1950) - Université de Tours Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

Les centres sociaux ou le voisinage pour résoudre la question sociale (1890-1950)

Résumé

Avertissement : texte auteur, avant remise à l'éditeur : des coquilles peuvent subsister Peu d'institutions font une place au voisinage. Les centres sociaux constituent une exception d'autant plus remarquable que leurs préoccupations en la matière ne datent pas de la Fête des voisins ou des injonctions contemporaines au « vivre ensemble ». Dès leurs origines, au tournant du XIXe et du XXe siècle, « les voisins » furent au coeur de ces institutions et, peut-on risquer de leur « idéologie » qui met l'accent sur l'inscription spatiale des relations sociales. Ces structures d'action éducative et sociale, à la croisée de l'éducation populaire et de l'assistance sociale, visent à créer un voisinage « actif » à partir de la diversité des individus, envisagés d'abord à travers leurs liens familiaux et leurs relations de proximité spatiale. Nos voisins nos amis 1 , titre sous lequel leur fédération a publié son bulletin pendant plus de quinze ans, révèle l'importance que les centres sociaux accordaient au voisinage dans la première moitié du XXe siècle, au moment où « les bons voisins » et surtout « les bonnes voisines » constituaient les figures de référence. Lorsque la revue est ainsi baptisée en 1946, le voisinage était paradoxalement en train de perdre de son importance relative. La première de couverture de Nos voisins nos amis l'atteste d'ailleurs puisqu'au titre répond une illustration d'un équipement socioculturel sous la forme d'un organigramme, qui contraste avec les effusions « amicales » contenues dans le titre, même si la présence de personnages donne un peu de vie à l'ensemble. « Le voisinage » était en train de dériver vers l'unité de voisinage, notion technocratique porteuse de moins de ferveur. Pour autant, la référence au voisinage ne devait pas totalement disparaître et elle a connu des résurgences ponctuelles, contribuant à singulariser ces institutions dans l'ensemble des équipements sociaux et socio-culturels 2. Dans les lignes qui suivent nous nous proposons de faire l'histoire du voisinage dans les centres sociaux, des discours qu'il a suscités ainsi que de certaines des pratiques qui en ont découlé. Le « voisinage rêvé » constitue une clé pour analyser le rapport entretenu par les promoteurs des centres sociaux avec la question sociale, rapportée souvent aux questions familiales, c'est-à-dire, de fait, à l'action à mener en direction des femmes de milieu ouvrier. Car il s'agit d'abord d'une affaire de femmes, de « voisines »des résidentes sociales (les futures assistantes sociales) et des femmes de milieu ouvrier qui doivent cohabiter pour pacifier les rapports entre les classes. Le voisinage apparaît donc comme une solution pour dépasser les conflits de classe et mettre en place un ordre social d'inspiration chrétienne et familialiste. Cette histoire est d'autant plus intéressante que les centres sociaux français s'inscrivent dans une histoire
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Dates et versions

hal-04462822 , version 1 (16-02-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04462822 , version 1

Citer

Laurent Besse. Les centres sociaux ou le voisinage pour résoudre la question sociale (1890-1950). Laurent Besse; Albane Cogné; Ulrike Krampl; Stéphanie Sauget. Voisiner. Mutations urbaines et construction de la cité, du Moyen Âge à nos jours, Presses universitaires François Rabelais, p. 225-241, 2018, 978-2-86906-684-7. ⟨hal-04462822⟩

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